3 CORS
1. INT. SALLE DE LA TABLE RONDE ‒ JOUR
La réunion se termine, le père Blaise a pris la parole.
- Père Blaise
- Depuis plusieurs semaines, ils sont assaillis par une Bête. Ils demandent des secours.
- Léodagan
- Un peu d'action, ça va nous faire du bien !
- Arthur
- Encore... Comme si j'avais que ça à faire !
- Lancelot
- Vous ne pouvez pas vous dérober, Sire !
- Léodagan
- Dites-vous que ça vous évitera la séance de doléances de demain.
- Arthur
- Tiens, c'est vrai... Seigneur Léodagan, vous me remplacerez pendant mon absence.
- Lancelot (jaloux de l'honneur)
- Sire, pourquoi lui ?
- Arthur
- Ah, vous préférez le faire ? Très bien.
- Lancelot
- Ce n'est pas ce que je voulais dire...
OUVERTURE
2. EXT. ENTRÉE DU VILLAGE ‒ JOUR
Arthur, Léodagan, Bohort, père Blaise et Merlin s'approchent à cheval d'un village.
- Merlin
- C'est bizarre, il y a personne.
- Père Blaise
- Les maisons sont intactes, vous êtes sûr qu'on est dans le bon village ?
- Arthur
- Ah oui, je sais quand même lire une carte !
- Léodagan
- Faut croire que non...
- Père Blaise
- Vous entendez ? Je crois qu'ils se sont tous réfugiés dans l'église.
- Arthur
- Bien, allons-y.
- Bohort (apeuré)
- Sire, qui nous dit que ce n'est pas un piège ? Nous ne savons même pas ce qu'il y a à l'intérieur !
- Arthur
- Vous préférez rester ?
- Bohort
- Ou alors vous y allez tous en éclaireur, et s'il n'y a pas de danger vous m'appelez.
3. INT. ÉGLISE DU VILLAGE ‒ JOUR
Les villageois se sont entassés à l'intérieur de l'église et, même, y vivent, ce qui explique le bazar. Il y a même des cochons qui circulent en liberté. Un villageois vient voir le curé.
- Un villageois (au bord de la panique)
- Père Arnold, je vous dis qu'il y a du bruit dehors !
- Père Arnold
- Gardez votre sang-froid, et que tout le monde se taise. Si c'est la Bête, elle finira par s'éloigner.
Un cochon grogne.
- Un autre villageois (terrorisé)
- Les animaux sentent le danger, c'est la Bête !
Soudain, on entend des coups : quelqu'un tape sur la porte. Tous les villageois paniquent, certains se signent, nombre d'entre eux s'agenouillent autour du curé dont ils semblent attendre un miracle. Les coups redoublent.
- Père Blaise (de l'autre côté de la porte)
- Ho ! Ouvrez ! Au nom du roi Arthur, ouvrez !
- Un villageois
- C'est un piège ! La Bête se fait passer pour des voyageurs.
- Arthur (de l'autre côté de la porte)
- Ici Arthur, roi de Bretagne, ouvrez où je défonce la porte !
Finalement le curé du village accepte qu'on ouvre la porte. Ce qui permet à Arthur, Léodagan, Père Blaise et Merlin d'entrer.
- Arthur
- Vous aviez raison Père Blaise, ce sont bien les villageois qui se sont réfugiés ici. (Fort, en direction de l'extérieur) Bohort ! Vous pouvez venir !
- Bohort (au loin)
- Vous êtes sûr ?
- Arthur
- Mais oui, il n'y a pas de danger !
4. INT. ÉGLISE DU VILLAGE ‒ JOUR
Arthur et ses compagnons, y compris Bohort, écoutent le récit du père Arnold.
- Père Arnold
- La Bête a surgi il y a quoi... trois semaines, pas plus.
- Bohort
- Mon dieu !
- Père Arnold
- Après avoir été plusieurs fois attaqués, nous avons décidé de nous réfugier dans l'église, sous la protection du Seigneur.
- Père Blaise
- Excellente initiative.
- Léodagan
- Et vous êtes coincé là-dedans depuis tout ce temps ?
- Père Arnold
- Depuis deux semaines, oui.
- Arthur
- Alors ça se trouve votre Bête est partie !
- Père Anold
- Non, nous avons un poste de surveillance sur le clocher et nous savons qu'elle rôde autour du village et peut s'y introduire à tout moment, de jour comme de nuit.
- Bohort
- Vous voulez dire que tout à l'heure, vous m'avez laissé seul au village alors que la Bête rôdait ? (Sur ce, Bohort s'évanouit. Merlin aide à le ranimer.)
- Léodagan
- Et c'est quoi comme bête ?
- Père Arnold
- Je ne sais pas, je ne connais pas le nom de toutes les créatures de Dieu et du Diable.
- Arthur
- En tout cas c'est pas un dragon, il n'a pas détruit les maisons.
- Léodagan
- Pourquoi, vous avez peur des dragons ?
- Arthur
- Je dis juste que c'est pas un dragon. Après, il faut avouer qu'on n'est pas équipé pour.
- Léodagan
- Un dragon, ça me fait pas peur.
- Merlin
- Si c'est un loup, je ne pourrai pas vous aider.
- Léodagan
- Ah bon ? Je croyais que les loups, c'était votre rayon ?
- Merlin
- J'ai pas le droit de faire quoi que ce soit qui nuise aux loups.
- Arthur
- Même un loup qui s'attaque aux gens ?
- Merlin
- S'il s'attaque à l'homme, c'est qu'il y a une raison.
- Père Blaise
- Mon père, vous avez dit qu'il attaquait les gens, c'est bien cela ?
- Père Arnold
- Le premier jour, il a agressé un enfant, le fils du charpentier.
Machinalement, le père Blaise se signe, les autres sont consternés par la nouvelle.
- Père Arnold
- Nan mais il n'est pas mort, il est juste blessé à la cheville. En tout cas, il a failli l'être.
- Bohort (ranimé)
- Sire, c'est intolérable ! Il faut partir immédiatement en chasse de ce monstre qui s'en prend aux pauvres petits enfants. Sus à la Bête !
- Léodagan
- Tiens, vous êtes devenu courageux, vous ?
- Bohort
- Heu, non mais... Ce que je disais, c'était pour vous encourager à combattre ce monstre. Moi, eh bien... Je resterai dans l'église pour... pour protéger les villageois !
- Arthur
- Bref, cette bête, ce serait un ogre, c'est ça ?
5. INT. ÉGLISE DU VILLAGE ‒ JOUR
Un des villageois surgit, descendant à la volée l'escalier du clocher.
- Villageois
- La Bête ! Elle est revenue !
- Père Arnold (paniqué, s'apercevant que la porte d'entrée n'a pas été refermée depuis l'arrivée des chevaliers)
- Mais fermez la porte, nom de dieu ! Qui l'a laissée ouverte ?
- Arthur
- Attendez, je veux voir ce monstre.
Arthur s'approche de la porte, scrute le village et ne voit rien.
- Arthur
- Vous êtes sûr qu'il y a un monstre ? Je ne vois rien.
- Villageois
- Juste devant vous, Sire ! Mais faites vite, elle pourrait attaquer !
- Arthur
- Devant moi ? La belette, là ?
- Père Arnold
- Voilà, une belette, c'est ça son nom !
- Bohort (terrorisé)
- Une... une belette ! (Sur ce il s'évanouit.)
Finalement les villageois ferment la porte.
- Arthur
- Mais me dites pas que vous m'avez dérangé pour une belette !
- Père Arnold
- Mais elle s'introduit la nuit, en douce, dans nos maisons, et vient nous mordiller les orteils !
- Un villageois
- Et puis elle perturbe l'élevage des poules !
- Léodagan
- Elle s'attaque aux poules ? C'est pas plutôt un renard ?
- Le villageois
- Nan, c'est les poules qui l'attaquent. C'est mauvais pour leur ponte.
- Merlin
- Sire, vous voulez que je m'en occupe ? Avec les belettes, je n'ai pas d'interdit particulier.
FERMETURE
4. EXT. CHEMIN DU RETOUR − JOUR
Arthur et ses compagnons chevauchent sur le chemin du retour.
- Arthur
- Me faire venir pour cette satanée bestiole ! Quand je pense à tout le travail qui m'attend à Kaamelott !
- Léodagan
- Bah, si la Bête avait été un véritable monstre, on aurait dû venir quand même, je vois pas ce que ça change.
- Bohort
- En tout cas, voilà cette bourgade débarrassée du fléau qui la terrorisait. Félicitation Merlin !
- Merlin (fier, déclamant)
- Merlin, enchanteur de Bretagne, vainqueur de la belette de Winchester !
- Élias va en être vert de jalousie !